Un métier-passion au service de la transmission
La boulangerie, c’est bien plus qu’une histoire de farine et de levain. C’est un art de vivre, un savoir-faire ancestral à préserver… et à transmettre. Devenir boulanger formateur, c’est faire le choix de partager une passion autant qu’un métier exigeant. Mais comment le devenir, quelles compétences faut-il acquérir, et surtout, quels sont les débouchés ? Si vous rêvez de former la prochaine génération de boulangers, cet article est le levain dont vous avez besoin.
Quel est le rôle d’un boulanger formateur ?
Le boulanger formateur est un artisan passionné qui partage son expertise auprès d’apprentis, de professionnels en reconversion ou de salariés en quête de perfectionnement. Il intervient en CFA (Centre de formation d’apprentis), dans des écoles spécialisées, ou encore en entreprise.
Ses missions sont multiples :
- Transmettre les techniques de boulangerie (pétrissage, fermentation, façonnage, cuisson…)
- Accompagner les élèves dans leur progression et leur insertion professionnelle
- Concevoir et animer des modules de formation théorique et pratique
- Mettre à jour ses connaissances en lien avec les évolutions du métier (nouvelles technologies, pain bio, levain naturel…)
En résumé, le formateur est un chef d’orchestre entre la tradition et l’innovation. Il doit donner envie, motiver, corriger… et parfois, recadrer !
Quel parcours pour devenir boulanger formateur ?
On ne s’improvise pas formateur du jour au lendemain. Il faut d’abord avoir fait ses preuves en tant que boulanger. Voici les grandes étapes :
- Formation initiale en boulangerie : CAP Boulanger, puis idéalement un BP (Brevet professionnel) ou un BTM (Brevet technique des métiers) pour monter en compétences.
- Expérience professionnelle solide : On attend généralement 5 à 10 ans d’expérience en boulangerie artisanale ou industrielle. La compétence technique doit être irréprochable.
- Formation de formateur : Elle n’est pas obligatoire dans tous les cas, mais fortement recommandée. Il peut s’agir :
- D’un titre professionnel de formateur pour adultes (certifié RNCP)
- D’une formation délivrée par le GRETA ou d’autres organismes comme le CNAM ou l’AFPA
- D’un diplôme pédagogique comme le DE (Diplôme d’État) de formateur
À noter que selon l’article L6351-1 du Code du travail, toute action de formation professionnelle continue doit être conduite par un formateur compétent à la fois techniquement et pédagogiquement.
Les compétences indispensables
On ne forme pas de futurs boulangers en ne parlant que de poolish et de bannetons. Le formateur doit endosser plusieurs casquettes :
- Compétences techniques : Maîtrise des recettes, gestes professionnels, hygiène, sécurité, technologie de la panification.
- Pédagogie : Capacité à expliquer, démontrer, adapter sa parole aux profils variés (jeunes, adultes, étrangers, personnes en reconversion…)
- Organisation : Planification des cours, gestion du matériel, évaluation des acquis, suivi individuel.
- Qualités humaines : Patience, bienveillance, adaptabilité, sens de l’écoute et de la motivation.
Et puis, bien sûr, il faut une petite étincelle. Celle qui donne envie de transmettre, même quand la pâte est capricieuse ou que la salle de formation sent la viennoiserie brûlée.
Où peut-on exercer en tant que formateur ?
Les boulangers formateurs peuvent intervenir dans de nombreux contextes :
- Les CFA et lycées professionnels : Formation des apprentis en alternance, du CAP au BP.
- Les centres de formation continue : Pour les adultes en reconversion ou les salariés souhaitant se spécialiser.
- Les entreprises agroalimentaires : Animation d’ateliers pour les équipes, développement de nouveaux produits avec les laboratoires R&D.
- Les écoles ou instituts de gastronomie : Partenariat avec des structures comme l’Institut Le Cordon Bleu, l’Institut Paul Bocuse, etc.
- À l’international : Très recherché à l’étranger, le pain français fascine. De nombreux formateurs sont envoyés en mission pour transmettre le savoir-faire hexagonal.
Quels débouchés et évolutions professionnelles ?
Le métier de boulanger formateur offre des perspectives évolutives riches et valorisantes :
- Responsable pédagogique dans un centre de formation
- Création de son propre centre de formation (avec déclaration d’activité comme prévu par l’article L6351-1 du Code du travail)
- Consultant indépendant ou coach professionnel en boulangerie
- Auteur ou créateur de contenus pédagogiques en ligne (MOOC, vidéos YouTube, e-learning)
- Conférencier ou intervenant dans des événements culinaires
L’aspect entrepreneurial n’est pas à négliger : le formateur peut créer sa méthode, développer ses modules, et même éditer ses cahiers de recettes. Une belle opportunité de faire rayonner sa vision du métier.
Et la rémunération dans tout ça ?
Le salaire d’un boulanger formateur dépend de son statut (salarié ou indépendant), de son expérience, et du type de structure dans laquelle il travaille. Voici quelques repères :
- Formateur salarié en CFA : entre 1 800 € et 2 800 € nets mensuels
- Formateur en centre privé ou école gastronomique : jusqu’à 3 500 € selon le prestige
- Consultant indépendant : facturation à la journée (entre 300 € et 800 €)
Ces chiffres restent indicatifs. L’essentiel étant que le formateur trouve satisfaction dans la transmission autant que dans ses rémunérations.
Un métier d’avenir
À l’heure où le pain de qualité revient en force, où les reconversions professionnelles sont en hausse et où les consommateurs veulent “du bon fait par des mains expertes”, le métier de boulanger formateur prend tout son sens. C’est un véritable maillon essentiel entre l’artisanat d’hier et la boulangerie de demain.
Alors, si vous avez le cœur au feu du four, la tête pleine de farine et l’âme d’un pédagogue… le tablier n’attend plus que vous !
Sources : Code du travail – Article L6351-1, RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), France Compétences.
